La belle et ses démons

Pouvait-on rêver plus belle configuration pour héberger l'univers intimiste de Promise and the Monster le temps d'une soirée ?

Le esprits sourds avaient du se passer le mot, car même les planches de la salle de spectacle du centre culturel suédois n'osèrent craquer sous les pas feutrés de la sage Billie Lindahl lorsqu' elle investit les lieux.

Posément assise, jambes croisées, la mèche tombant sur un regard possédé, entourée de deux guitares sèches qu'elle fit dériver le long de ses doigts affinés, avec une pudeur et une délicatesse peu commune, la belle et grave scandinave nous tint à peu près le langage d'une sirène nordique :

un chant froid et caressant, presque évanescent, portée par une  voix aussi fragile que subjuguante, domptant le silence jusque dans ses cavités sourdes, attrapant au passage les coeurs en un rien de souffle; en toile de son, des cordes à peine effleurées, samplées pour mieux charmer, et s' harmonisant sur des mélodies onduleuses mais fugaces, solubles comme un sucre dans un verre d' absinthe.

Le live lui va si bien : sous ses accents introspectifs (il fallait voir à quel point la sévère Billie semblait habitée par ses compositions), le répertoire de Promise and the Monster prenait alors une dimension quasi cathartique, qui atteint son point d' orgue avec la version magnifiée de 'The delusioned and insane' qu' elle finit d' interpréter debout, tremblante sur son micro, avant de clôturer son set par la reprise a cappella d' un troublant chant suédois.

Le public littéralement envoûté (on en aura même vu verser une larme), osera à peine congratuler sa muse, de peur de briser la grâce qui s'était alors emparée des lieux.

Pourtant, c'est sous une pluie d' applaudissements chargés que la maîtresse de cérémonie reviendra parachever ce concert aussi émouvant qu' éprouvant.

Promesses tenues ...

http://www.myspace.com/promiseandthemonster